Petit-déjeuner débat

Dynamiques territoriales de revitalisation

Dans le cadre du cycle « Dynamiques territoriales hors métropole »

En partenariat avec le CGET (Commissariat du Massif Central) et le PNR Livradois-Forez

Depuis 2015, le groupe de travail Aménagement de Ville & Aménagement Durable s’intéresse aux initiatives portées par les territoires hors métropole permettant de développer, maintenir ou encore renouveler leur attractivité.

Et aujourd’hui, l’enjeu de revitalisation ne se limite plus qu’aux centres bourgs !
Territoires ruraux, périurbains, villes moyennes et même quartiers cherchent à se revitaliser, se réanimer dans un objectif d’attractivité et de réciprocité.

Pour cela il n’y a pas de recette ! Chaque territoire doit s’appuyer sur son présent, son passé et ses aspirations futures pour imaginer sa propre politique de revitalisation.

Et pour reprendre les paroles de Michel Godet, « Il n’y a pas de territoires (…) condamnés, il n’y a que des territoires sans projets et sans hommes ou femmes de qualité pour les porter. »

Ainsi, en allant à la rencontre des acteurs du Puy-de-Dôme nous avons pu enrichir notre vision de ce qui peut être fait POUR et PAR les territoires et les forces vives qui le composent.

Programme

  • Éléments de contexte et présentation du GT aménagement de VAD
  • Témoignages, REX - Personnes ressources
    • PNR du Livradois-Forez, accompagner les territoires pour une action cohérente (SCIC pour la réhabilitation, ateliers d’urbanisme ...), par Julianne Court et Claire Butty
    • Auberge de Medeyrolles, étoffer l’offre touristique en s’appuyant sur les ressources locales, Michel Bravard, Maire de Medeyrolles, Sabrina Ghigonetto, Fabriques Architectures Paysages et Juliane Court, PNR du Livradois-Forez
    • Espace rural de proximité à Marsac-en-Livradois, lutter contre le désertification en proposant un lieu « multiple », par Michel Sauvade, Maire de Marsac-en-Livradois et Gilles Malzac de l’atelier Boris Bouchet Architectes
  • Échanges
  • Déjeuner réseau à l’Auberge (en option, formule à 13€ /personne)
  • Visite de l’espace rural de proximité à Marsac-en-Livradois

Sur le vif !

  • En voulant aller toujours plus loin, toujours plus vite, nous sommes devenus dépendants des infrastructures
  • Cette architecture, faisant appel à des matériaux « traditionnels » peut et doit être contemporaine
  • Nos territoires ont déjà manqué le tournant du développement des infrastructures routières et ferroviaires …. il ne faut pas que nous passions à côté du numérique !
  • L’attractivité fait référence à beaucoup de chose mais c’est surtout une culture.
  • Lorsque l’on parle d’enjeux économiques il ne faut pas se limiter à la compréhension de « moins cher ». Il faut s’ouvrir à des questions d’économie de ressources, d’énergie, de foncier, contribué à l’économie locale
  • Mettre en œuvre des constructions et des espaces qui incarnent une vision du monde et de la société Il faut réussir à faire de l’innovation dans la construction et l’aménagement "banal"
  • Inutile de commencer une étude de centre-bourg sans l’établissement d’une vision prospective partagée, fédératrice, créatrice de liens
  • L’avantage des collectifs « en résidence » est qu’ils s’imprègnent du territoire et distillent une nouvelle façon de voir l’aménagement du territoire auprès des parties prenantes.

PNR du Livradois-Forez

Créé en 1986, en réaction à une déprise économique et sociale ressentie comme irréversible, le Parc Livradois-Forez est le fruit de la volonté des élus locaux de prendre en main l’avenir du Livradois-Forez. La méthode : s’appuyer sur la richesse des patrimoines pour lutter de manière solidaire contre le fatalisme du déclin.
Premier constat, l’asphyxie du territoire due à une trop forte proportion de boisement. Il n’y a avait plus de visibilité entre les hameaux et donc une séparation visuelle et vécue entre les habitants d’un même village. La reconquête paysagère initiée a permis de dégager des vues, des créer des liens entre les différents hameaux et redonner une place à l’agriculture qui peu à peu s’était essoufflée.

La nouvelle charte du PNR se donne comme leitmotiv d’ « inventer une autre vie respectueuse des patrimoines et des ressources du Livradois-Forez, où frugalité se conjugue avec épanouissement »

En introduisant la notion de frugalité, notamment spatiale, le territoire doit faire face une réalité : la dispersion via les hameaux et les petits bourgs.
Aujourd’hui, on constate que des exploitations sont reprises par des jeunes « hors cadres familiales », c’est-à-dire non transmise par leurs ascendants, ce qui est une véritable preuve de dynamisme territorial.

Véritable outil au service des habitants et des collectivités territoriales, le PNR Livradois-Forez cherche à développer / expérimenter de nouvelles méthodes de faire :
- Projet de SCIC à l’échelle du PNR. Elle permettrai de mutualiser les moyens de gestion et ce sur le long terme, ensuite pour chaque opération il faudrait « inventer & composer avec la réalité » pour assurer l’équilibre économique de l’opération. Certains membres de la SCIC pourrait par exemple contribuer en nature au projet (foncier, travaux, fourniture, services …). Ceci permettrait un financement mixte et un partage de la prise de risque pour ces opérations.
- Partenariats commune ou EPCI avec bailleur social pour partager une vision stratégique du territoire et ainsi proposer des produits de logement social en accords avec les besoins spécifiques et les ambitions d’un territoire.
- Création d’un « fond territorial » pour financer les projets sur le Parc via l’épargne solidaire
- Signature de convention avec un EPF afin d’assurer un portage foncier à long terme et laisser ainsi plus de temps à la commune pour mettre en place une programmation, un montage financier et opérationnel solides et identifier les opérateurs éventuels.

Bienvenue à l’Auberge

Petite commune d’altitude de 117 habitants, Medeyrolles bénéficie d’un bâti bien entretenu, et ce du fait qu’il est composé en grandes majorité de résidences secondaires. Toutefois, cette caractéristique implique une « vie de village » relativement faible et ces dernières années, de nombreuses maisons de famille ont été mises en ventes.

La création de l’Auberge communale répond à un besoin fort de recréer un lieu de rassemblement. « Le dernier restaurant a fermé il y a deux ans. La propriétaire avait 85 ans… On ne pouvait alors plus répondre aux besoins des randonneurs : le maillon de la chaîne était rompu. Des sentiers de randonnées passent par Medeyrolles, il y a des chemins balisés pour les VTT, pour les randonnées équestres : il fallait répondre au besoin des randonneurs, des habitants qui vivent toute l’année sur la commune et des habitants des résidences secondaires. Ce commerce rural, cette auberge, c’est la dernière lumière allumée dans le bourg. »

Les habitants avaient pris l’habitude de se rendre dans les communes environnantes pour boire la café, retrouver les amis, acheter le pain … Il a donc fallu leur rappeler que « c’est un projet pour eux, financer avec leur argent et que par conséquent c’est à eux de la faire vivre ! »

Et puis lorsque l’on est une commune f(orest)ière, on souhaite que ce bâtiment soit en bois, et pas n’importe lequel ! Le communal. Cette volonté a fait face à l’incapacité d’imposer cela dans les marchés publics. « Mais lorsque l’on veut on peut » et pour y pallier, quelles que astuces ont été trouvés : séparer la fourniture du bois (Mairie) de la pose (marché public) et associer un scieur au charpentier dans la consultation.
L’autre difficulté : le timing. Il faut en effet transmettre très en amont les plans du BE structure pour anticiper le séchage des bois d’œuvre.

Après une intense communication auprès des entreprises de la région, c’est grâce à l’émission SOS Village de TF1 que Corinne et Stéphan, les nouveaux gérants, ont pris attache à Medeyrolles. Aujourd’hui, ils assument, dans la bonne humeur et odeur des mets, l’auberge, les gîtes communaux et quelques services de proximité pour le plus grand plaisir des habitants, saisonniers et curieux !
Sur cette opération, le bail n’est pas cédé, il faut donc maintenir le lien avec les gérants, être à leur écoute pour que l’outil de travail ne soit pas négligé… Et c’est qui est le cas, depuis l’ouverture, Corinne et Stéphan ont été force de proposition pour faire évoluer les équipements permettant, ainsi d’étoffer les services proposés.

>> Les informations techniques sur l’opération sont disponibles colonne de droite ou via la rubrique opération

Découvrir le film du projet

LeOffduDD2017 - Conciergerie rurale à Medeyrolles (63)

Un lieu multiple : l’espace rural de proximité

Marsac en Livradois est le type même de ces communes qu’on ne sait pas véritablement classer : rurale mais dans la proximité immédiate de la sous-préfecture du Livradois qu’est la ville d’Ambert, agricole (mais avec un emploi dans le secondaire significatif) en essor démographique avec 1500 habitants dans un territoire vieillissant, à la fois ancienne et moderne.

C’est la raison pour laquelle l’élaboration d’un projet de services ne peut être qu’un difficile équilibre entre ambition et fragilité. Le départ annoncé fin 2009 de l’un des deux médecins de la commune a été l’élément déclencheur : il ne faut pas attendre la disparition des services pour agir, mais les conforter et les développer tant qu’il est encore temps.
Et comme « Marsac ça bouge ! », les élus ont pris les devants et lancé une concertation auprès des professionnel de santé de la commune. L’objectif : définir les contours d’un futur équipement public. Le succès est tel, que de nouveaux professionnels se positionnent sur Marsac et font évoluer le projet.

Ainsi, le programme s’affine pour répondre aux attentes en terme de confort des professionnels de santé, et s’étoffe avec l’intégration d’un local commercial en rdc (la superette de la commune se sentait à l’étroit !) L’emplacement central en dent creuse est optimal pour faire de ce lieu le liant entre la desserte départemental et le cœur de bourg.

C’est l’architecte Boris Bouchet qui apporte une réponse moderne sans pour autant être déconnectée du territoire et de son histoire (qu’il partage). Le bâtiment sera donc construit en pisé et bois en faisant appel tant à des ressources « matières » que des « compétences » locales. Pour atteindre des performances thermiques intéressantes sans nuire à l’équilibre hygrothermique, le choix s’est porté pour un double-mur en pisé isolé par du liège.

Autre particularité, pas de réunions publiques pour recueillir (souvent difficilement) les attentes des habitants. Consciente que les cartes et plans d’urbanismes ne « parlent pas » aux usagers, l’équipe de Boris Bouchet architecte, propose le recours à de nouvelles méthodes pour impliquer les usagers dans aménagement de leur commune telles que cartes mentales, exposition « rêvée », maquettes, balades, axonométrie et autres mises en perspective.

L’Association, pour être tous associés à la fabrique de la vi(ll)e

L’Association c’est un collectif d’architectes, d’urbanistes et d’artistes basé à Ambert (63). Leur action se traduit par la mise en place de laboratoires de réflexions et d’expressions sur la ville et le territoire dans leur dimension politique, sociales, culturelle, ou physique.
Par la « résidence », l’équipe accompagne las habitants, les élus, les commerçants, les passants, tous ceux qui font la ville pour appréhender les enjeux, établir le diagnostic, identifier les leviers d’action propre s à un territoire pour proposer une réponse collective à la dynamique de leur lieu de vie.
En 2015, L’Association ouvre le PMU en plein centre d’Ambert.
Le PMU pour Pari des Mutations Urbaines, un lieu qui sera le support de l’étude prospective « Comment concevoir le centre-ville d’Ambert à l’horizon 2020 ? », un lieu d’échanges, de concertations, d’exposition, de rencontres …

Découvrir les travaux du PMU // la Chauterie à Enval // La mécanique du Bourg Sauxillanges // bonjourlassociation chez gmail.com

Carton Plein à Job !

Job, vive les vacances ! Pour amorcer l’implantation de de notre association pluridisciplinaire à Job, nous menons un travail d’enquête autour des mémoires du 20e siècle, vu par le prisme de l’histoire de ses grands bâtiments vacants du centre bourg : aérium, préventorium, lieu d’accueil de malades ou d’enfants placés, hôtels restaurant, centre aéré... Et si le travail de mémoire permettait de réactiver le centre-bourg et ses grands bâtiments vides ?
Yann Théveniaud, photographe, est embarqué dans le projet et d’autres suivront progressivement... Nous réalisons un travail d’enquête ethnographique avec la mise en place d’entretiens, de marches commentées, de collecte d’archives...
Chaque mois une marche enquête collective contribue à la recherche et à l’amorce d’une dynamique collective propice à réactiver les immenses lieux vacants.... Progressivement se construiront des balades qui recomposent l’histoire de l’hospitalité de la commune, des traversées qui mettent en scène et valorisent les mémoires vivantes.
Découvrir Carton Plein // plein.carton chez gmail.com