Les Olympiades, réhabilitation thermique biosourcée

Synthèse de la visite :

Contexte de l’opération :
Située à Pont-de-Claix, l’opération d’Alpes Isère Habitat consiste en la réhabilitation de 144 logements. Ces logements sont répartis en deux barres de neuf étages, orientées nord-sud. En plus des deux barres, l’opération comprend la réhabilitation du bâtiment C, un logement correspondant à une ancienne loge de gardien, et pour lequel d’autres choix constructifs ont été choisis.
La construction initiale date de 1966. Sa structure est en béton. Les bâtiments avaient déjà été isolés par la suite, notamment dans les années 80, avec mise en œuvre du parement ardoise, puis en 2018 par bandes verticales enduites sur isolants en façades sud et nord.
L’appel d’offre MOE de l’opération actuelle avait été lancé en 2021.
Le chantier, démarré en décembre 2024, est prévu sur 18 mois.
Le coût total de l’opération est de 5 M€.

Les objectifs de départ :
L’opération de rénovation visait à répondre à plusieurs contraintes : baisse de charges pour les locataires, amélioration du DPE, sécurisation, etc.
L’enjeu n’était pas simplement une réhabilitation thermique. Les immeubles avaient déjà fait l’objet de réhabilitations par la passé, avec isolations par l’extérieur et raccordement au réseau de chauffage urbain. Le DPE réalisé avant travaux avait attribué une étiquette D. L’intervention permet de passer à une étiquette C. La baisse de charge est tout de même estimée à 50%. Cette baisse des charges est apportée par l’augmentation des épaisseurs d’isolants en toiture et en façades/pignons, et surtout par le remplacement des menuiseries. Enfin des petits travaux d’optimisation des installations de chauffage permettent de compléter ce gain.

Une ambition d’intégrer des biosourcés dans le projet :
Pour cette opération, les ambitions ont donc dépassé le simple enjeu de réhabilitation thermique. L’accent a alors été mis sur l’intégration de biosourcés.
Alpes Isère Habitat avait déjà commencé à utiliser de la fibre de bois sur d’autres opérations de réhabilitation. Ici la volonté était d’aller plus loin avec la mise en œuvre d’une ITE en paille, et en laine de bois sur des surfaces/hauteurs importantes.
Ce choix a amené une certaine complexité au projet, qui a pu être traitée grâce au choix d’une équipe de maîtrise d’œuvre compétente et d’un bureau de contrôle connaissant le sujet.

Un enjeu d’entretien du patrimoine :
La phase de programmation a permis d’identifier et de préciser les points d’attention pour ce projet de réhabilitation : toiture en fin de vie, menuiseries peu isolantes, éléments qui tombaient de la façade d’où un besoin de mise en sécurité pour les occupants. L’enjeu pour le bailleur social était avant tout celui de réhabilitation de son patrimoine immobilier.
En plus de l’ITE, l’intervention a prévu :

• Remplacement de toutes les menuiseries extérieures et occultations
• Rénovation complète de la VMC simple flux et mise en place de bouches d’extraction hygroréglables
• Mise à niveau des réseaux : plomberie, sécurité électrique
• Rénovation des toitures terrasses
• Installation d’une centrale photovoltaïque en toiture

Bilan des émissions carbone évitées :
Le choix de biosourcés pour l’ITE a permis d’éviter l’émission de 70 t de CO2eq. Ce ratio est calculé à partir des fiches FDES des isolants, entre le projet actuel et ce qu’il aurait « émis » si l’isolation avait été faite avec des matériaux classiques.

Un impact financier maîtrisé :
Le prix de revient TTC est de l’ordre de 35 k€ par logement (prix de revient divisé par 144 logements, tout compris). Habituellement, le coût moyen d’une opération de réhabilitation d’Alpes Isère Habitat est autour de 30 k€. Au vu des ambitions (voir ci-après), l’opération ne représente donc pas un surcoût trop important, d’autant plus qu’elle a pu profiter d’aides de Grenoble Alpes Métropole. Ces 547 000 € d’aides ont été attribuées par GAM, sous conditions de travaux globaux et de performance énergétique.
Le surcoût lié à la mise en œuvre de biosourcés est particulièrement absorbable quand le travail se fait sur une grosse échelle comme c’est le cas ici (144 logements).

Spécificités de l’opération :

• Diagnostic permettant de bien connaître l’existant et ses particularités (murs avec parois bétons de part et d’autre d’u polystyrène expansé, irrégularités, etc.)
• Immeubles en R+9 classés en bâtiment d’habitation de 3^e famille B : contraintes de sécurité incendie spécifiques
• Situation en zone sismique 4
• Pluralité d’isolants :
  • Laine de roche pour les façades sud qui comprennent de nombreuses ouvertures (complexité des règles incendie)
  • Laine de bois pour les façades nord qui comprennent des ouvertures plus petites
  • Paille pour les pignons aveugles ouest et est
• Réemploi des ardoises de façade : dépose soignée et stockage sur site en vue de collecte par des acteurs externes (Cabestan, Made in Past, Minéka)

Plus de détails sur l’opération à venir dans un futur Carnet de chantier en cours de réalisation.

Rappel programme de la visite :

• 10h30 : Accueil sur site
• 10h45 : Introduction de la visite et présentation de l’opération par les acteurs
  • Alpes Isère Habitat : Guillaume Ameline, responsable d’opération
  • Landfabrik : Clément Saïbi, chef de projet
  • AIS ingénierie : Aurélien Nigil, chargé d’affaires
  • Eco Systeme Construction : Adrien Abel, gérant
  • Paipite : Mathilde Lapierre, architecte-charpentière
• 11h15 : Visite commentée
• 12h : Fin du RDV