Médiathèque Le pisé

Localisation
Montanay - Rhône (69)
MOA

Commune de Montanay

Acteurs clés

Architecte : ZEPPELIN Architectes
BET structure : BE CONCRET
BET fluide/thermique : TEOLE
Economiste : Achaintre
Bureau de contrôle : Alpes Contrôle

Transformation d’une ferme en pisé en médiathèque dans le cadre d’une démarche de revitalisation de centre-village, avec :
- conservation partielle du bâtiment
- construction d’une partie neuve en pisé porteur à l’Ouest

Contexte

(source texte : ZEPPELIN Architectes)

Contexte patrimonial

Les fermes en « L » (ou en « U ») sont caractéristiques de la région (Monts du Lyonnais, Dombes, Bresse, Beaujolais, Bourgogne). Généralement implantées le long des voies, elles assuraient la continuité urbaine des villages/hameaux. L’alternance mur d’enceinte/façade (pignon) créait un rythme plein/vide sur rue bien reconnaissable. La ferme Armand, construite en pisé, a été achetée par la commune de Montanay en 2016. Ayant subi les ravages du temps, l’aile Sud-Ouest (anciennes étables) s’est effondrée. Seuls l’habitation et le hangar, fortement dégradés ont subsisté.
L’UDAP-69 flèche le projet vers une extension en pisé et le programmiste s’appuie sur cela pour l’intégrer au programme.

Contexte de centre-bourg
Le projet de transformation de la ferme en médiathèque s’inscrit dans une démarche de revitalisation de centre­-village amorcée depuis plusieurs dizaines d’années avec plusieurs projets forts (construction d’un ensemble immobilier au Sud-Est), aménagement de la place de la Poype, réhabilitation récente de l’ancien couvent et de fermes en un programme mixte logements/commerces ... La nouvelle médiathèque s’implante dans la continuité des espaces publics et notamment de la placette à l’Est sur laquelle se trouve la maison du patrimoine.

Parti architectural
Le parti-pris architectural propose une conservation partielle du bâtiment (ancien corps d’habitation et hangar) qui sont complétés par une partie neuve à l’Ouest. L’ancienne habitation, très massive et fermée accueille les bureaux tandis que le hangar devient la salle d’exposition. L’extension neuve en pisé porteur, de forme barlongue a des façades très contrastées : larges ouvertures sur le jardin à l’Est et mur massif en pisé à l’Ouest apportant une bonne inertie thermique. La collaboration du pisé porteur (descente de charge) et de la charpente (stabilité) fut essentielle.

Caractéristiques de qualité environnementale

  • Usage massif de matériaux bio et géosourcés (bois, pisé, laine de chanvre, fibre de bois...) et réemploi de tuiles canal et de pierres d’escalier (voir détail sur fiche ci-contre)
  • Chauffage par PAC air-eau et radiateurs
  • Ventilation naturelle et CTA double-flux
  • Espaces publics avec aménagement majoritairement anti-îlot de chaleur : pelouse, plantations rases, arbres, noue...
  • Récupération d’eau de pluie dans puits existant pour arrosage extérieur

Focus sur les murs neufs construits en pisé porteur

  • Sur la technique constructive, différentes réponses à l’appel d’offres apportées par les entreprises :
    • Blocs préfabriqués proposés par Terrio et Richard Construction
    • Blocs réalisés sur chantier dans le cadre d’un atelier forain par Le Pisé.
  • Terre locale issue d’un chantier sur un parc d’activité situé à 3 km du projet (gisement identifié par le maire), complétée par un 2e gisement situé à 4 km du projet. 2 couleurs de terre, laissées visibles dans le projet.
  • Contrainte de la stabilité des murs pisé dans une construction contemporaine  : guides de bonnes pratiques du pisé plutôt adaptés aux construction traditionnelles (parallélépipèdes avec petites ouvertures). Ici projet contemporain avec murs élancés et non autostables, et parfois peu de plancher intermédiaires, fenêtre très verticales.
  • Réalisation de murs pisé porteurs sans chaînage en tête grâce à de nombreuses échanges entre le charpentier, l’entreprise Le Pisé, l’ingénieur du BE structure de la MOE et l’ingénieur structure en charge de l’EXE de la charpente, le Bureau de contrôle et l’architecte.
  • Ouvertures  : à la place de cadres en béton réalisés classiquement, Le Pisé a mis en place des pièces en acier pour que les blocs de pisé puissent faire linteau.
  • Dans le cadre de la RE2020, nécessité d’isoler par l’extérieur les murs en pisé. Difficulté pour valider un isolant par l’extérieur adapté au pisé, c’est-à-dire ne bloquant pas la vapeur d’eau, s’accrochant bien, ne nécessitant pas d’interventions intrusives (fixation), d’où plusieurs propositions avortées (ex : fibre de bois qui risquait de créer une lame d’air, Diathonite trop coûteux) et la nécessité de reconsulter. Difficulté pour trouver un sous-traitant béton de chanvre. Réponse par Construire Végétal avec projection humide de béton de chanvre et gestion des pieds de façade (pied imputrescibles).
  • Sensibilisation des entreprises sur le soin à apporter aux murs par exemple ne pas entreposer de matériel contre le mur, prendre garde aux projections sur ce matériau à la fois structurel et fini, anticiper toutes les fixations, éviter autant que possible les saignées pour passage de réseaux.
  • Lors d’averses, difficulté lors des phases provisoires avec dégâts mineurs : pluie exceptionnelle durant la mise en place de la toiture (protection des murs enlevée) avec ravinement du pisé. Certains appuis ont dû être repris. Échafaudage à côté des murs ayant créé des éclaboussures qui ont creusé les éléments de façade mais reprise des murs possibles du fait de la nature du matériau qui n’est pas altéré entre la matière approvisionnée et les ouvrages livrés.

En savoir plus :

  • Fiche REX réalisée dans le cadre de la Plateforme des acteurs du BTP de la Métropole de Lyon
  • Planche photo