Atelier

Plateforme prospective Habiter

Quelle implication de l'usager dans la fabrique de la ville ?

Cet atelier visait à présenter la pluralité et la diversité des initiatives visant à renforcer maîtrise d’usage et implication citoyenne à toutes les étapes de la fabrique de la ville.

Objectifs de l’atelier

Cet atelier visait à présenter un panel diversifié d’initiatives qui existent aujourd’hui en matière d’accompagnement de la maîtrise d’usage et de l’implication citoyenne dans la fabrique de la ville.
Etaient concernés par l’atelier aussi bien les projets d’implication citoyenne dans la définition des espaces publics de proximité, que la mise en place de coopératives d’habitants et les outils d’empowerment visant à rendre à l’habitant sa maîtrise d’usage.

Tour d’horizon et atelier co-créatif

L’atelier s’est ouvert sur une série de présentations flash permettant à 25 professionnels de divers horizons et des représentants des usagers de venir exposer en 2-3 minutes la façon dont ils favorisent l’implication des usagers dans la Fabrique de la ville.
Ces restitutions ont permis de nourrir 7 tables de travail thématiques (Planification / Espace public / Acte de construire / Usage et appropriation / Réinventer l’existant) au sein desquelles participants et intervenants se sont ensuite regroupés pour identifier les freins et leviers à ces pratiques, et la façon dont VAD pourrait contribuer à leur développement. Les résultats de ces travaux ont fait l’objet d’une restitution auprès de l’ensemble des participants.

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Présentations flash

  • Caroline Liby, Fondatrice d’Appart & Sens - Agence immobilière socialement responsable
  • Benjamin PONT, Maîtrise d’ouvrage et AMO/AMU Habitat & Partage - Projet ZAC des Girondins, Lyon avec Icade
  • Thomas AUZIAS, Chargé de projets LinkCity - Le CityPlay : Un jeu collaboratif pour bâtir ensemble des projets qui ont du sens. Fédérer autour d’ambitions partagées !
  • Virginie FLEAU, Responsable Développement chez Est Métropole Habitat - « Nous c’est Habiter »
  • Bruno Couturier, Directeur de la mission Lyon la Duchère, Métropole de Lyon & Audrey Delaloy, Chargée d’affaires Référent renouvellement urbain à la SERL - Mission Territoriale Lyon la Duchère
  • Anne-Sophie DUVERNAY, ingénieur INSA Chef de projet Programmation & Corinne KIENOU-HOSPITAL, architecte DPLG Chef de projet Programmation à la SERL - Projet d’extension restructuration d’un groupe scolaire – phase programmation – MOA : Ville de Meyzieu
  • Marie-Paule Coassy, Chef de projet & Stéphanie Chemtob, Chef de projets - communication et concertation à Lyon Confluence
  • Florimond Gauvin, Paysagiste et Architecte / Gérant de BIGBANG paysage-urbanisme-architecture & François Savoie, Bénévole du collectif parc Joly - Aménagement du Parc Joly à Chassieu
  • Coralie Scribe, paysagiste DPLG & maitre composteur indépendante, La jardinière partageuse - Responsabilités et compétences citoyennes au service du compostage collectif urbain
  • Samuel Bonnefoi, Réconciliateur paysager, créateur et développeur de Catalpa Graines de Sol - Village de Vaugris-Gare : Comment traverse(r) la RN7 ?
  • Thomas Gentillau, Gérant de Pistyles - #Concevoir #Restaurer #Entretenir #Animer
  • Préscilia Langevin, socio-urbaniste & Michaëlle Policard, urbaniste-programmiste Alt.urbaine - Programmation collaborative du square Louis Maisonnat, Fontaine (38)
  • Marine SIMOES-DAVID, Co-fondatrice de l’Atelier Pop-Corn - Réhabilitation de la résidence Cuvier (Lyon 6), avec Bouygues Bâtiment Sud-est, pour le compte de 3F Immobilier Rhône-Alpes
  • Fanny Viry, coordination de la recherche, de la formation et des démarches expérimentales à Anciela - Espace-ressources des conseils citoyens de Lyon
  • Roselyne GAUTHERON & Bernard MANGAVEL, projet le cadre de vie, l’énergie renouvelable, membres du conseil citoyen moulin à vent
  • Chantal NAY, habitante Chamarel « Les Barges » SAS & Clément BEL, architecte ARKETYPE Studio Architectes SARL - Immeuble CHAMAREL, 10 rue du 19 mars 1962 - 69120 - VAULX EN VELIN
  • Livia Delaporte, étudiante M2 & Mélanie Meynier, architecte D.E HMONP et doctorante en architecture, Ecole nationale supérieure d’architecture de Lyon (ENSAL), laboratoire EVS-LAURE - Demain Saint-Nicolas, rencontres citoyennes

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Synthèse des contributions issues des tables co-créatives

L’implication des usagers dans la fabrique de la ville peut intervenir sur tous types de projets et à toutes les étapes (co-programmation, co-conception, co-construction et co-réhabilitation).

Le succès de ces démarches d’implication des usagers varie beaucoup en fonction du type de participation envisagé, du financement, du phasage et de l’étape à laquelle les usagers sont associés, et de l’accès au foncier. La réglementation représente un frein important à l’innovation et l’expérimentation.

Le facteur humain est décisif dans la réussite de ces démarches. Les processus contraignent des acteurs aux logiques et temporalités d’action très différentes à travailler ensemble. Les élus peuvent faire preuve de méfiance vis-à-vis de ces pratiques et craindre une perte de maîtrise sur le projet. Les usagers, quant à eux, ne se sentent pas forcément légitimes ni intéressés et dénigrent leur impact. L’accès à l’information est un enjeu majeur pour leur permettre de participer, d’autant qu’il s’agit d’un domaine complexe aussi bien dans la compréhension des concepts que dans la prise en main des outils. Le turn over des usagers est également contraignant. Ils sont rarement constitués en comités, et les profils de participants manquent souvent de mixité.

De nombreux leviers et bonnes pratiques ont été proposées par les participants pour améliorer la qualité des démarches et favoriser leur développement. L’information, via des plateformes simples et connues, et la sensibilisation à l’importance de leur action, semblent être des préalables indispensables. Il est également nécessaire d’accompagner la montée en compétences des participants, et de faire preuve d’écoute et de pédagogie, sur la base de rencontres régulières. Il peut également être intéressant d’encourager les usagers à se constituer en collectifs. La mixité des profils des participants doit également être la plus importante possible. Outre les associations locales, les gestionnaires, qui animent le lieu à terme et créent le dialogue avec les usagers, doivent également nécessairement être associés. Ce sont eux qui seront les plus susceptibles de continuer le suivi évaluation de la démarche sur le long terme.

L’implication des usagers dans les projets, à la croisée de tous les acteurs du projet, mobilise des compétences spécifiques. L’essor de ces pratiques a ainsi donné naissance à un nouveau métier : l’assistance à maîtrise d’usage (AMU). Ces compétences peuvent également être développées et/ou internalisées par les autres acteurs du projet.

Les participants ont émis plusieurs types de propositions pour que VAD contribue au développement de l’implication des usagers dans la Fabrique de la ville. A travers ses ateliers et l’animation du réseau VAD doit continuer à favoriser le dialogue entre professionnels de l’aménagement ainsi que la mutualisation des outils existants. Des formats originaux (expositions, expérimentations, etc.) peuvent permettre de stimuler la créativité des participants, de mener des tests in situ et d’évaluer l’intérêt des démarches menées. VAD peut également entreprendre une action de lobbying pour faire évoluer la réglementation en faveur de ces pratiques.

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Centre de ressources régional, VAD est en mesure de capitaliser sur les retours terrain et de valoriser les « bonnes pratiques ». Les visites de site, reportages chantiers et recensements d’opération doivent y participer. L’implication des usagers dans la fabrique de la ville pourrait ainsi rester l’un axe fort de la feuille de route du groupe de travail Plateforme prospective Habiter, qui pourrait notamment venir interroger le financement de la valeur ajoutée que représente l’implication des usagers (plus-value sur les frais d’exploitation et la pérennité des projets).

Organisme de formation, VAD a enfin la mission de sensibiliser et former les acteurs aux processus participatifs, partager les outils et méthodologies de existantes et améliorer la visibilité des AMU. Les participants proposent que son action soit ponctuellement élargie au grand public, dans la mesure où l’usager est considéré comme l’un des principaux acteurs du projet d’aménagement. En appui d’acteurs tels qu’Anciela, VAD pourrait dé-techniciser les concepts et les rendre plus abordables.

En termes de productions à réaliser et diffuser plusieurs idées ont été proposées : annuaire des nouveaux métiers de la Fabrique de la ville, outils tels que la frise en cours de production par la plateforme habiter, guide méthodologique / mode d’emploi du bâtiment pédagogique et co-costruit, concours d’idées, etc.

Enfin, les deux tables de travail sur la réhabilitation ont pointé des spécificités relatives à la notion de modification de l’existant. La limite entre le neuf et l’existant est difficile à définir. L’existant ne correspond pas toujours à un espace habité, il peut s’agir d’un usage qui prévaut (utilisation d’un espace naturel ou végétalisé pour des usages récréatifs par exemple), ou au contraire d’un espace construit mais pas vécu.

La notion d’existant implique de « faire avec », d’avoir une approche de « ménagement » plutôt que d’aménagement, qui permette de prendre en compte l’affectif et de tempérer les peurs du changement que l’on peut retrouver aussi bien chez les usagers que chez les décideurs. Cette remise en cause de ce qui existe fait de l’intégration des usagers une démarche particulièrement importante dans le projet. Un accompagnement est nécessaire pour leur permettre de s’approprier les espaces d’une manière différente et de s’autoriser à réfléchir à de nouveaux usages – nouvelles possibilités d’occupation du lieu.

La réglementation (en matière d’accessibilité, de matériaux, de protection du patrimoine, etc.) est particulièrement contraignante pour les projets sur l’existant. Par ailleurs même pour les acteurs du projet le curseur est parfois difficile à positionner entre volonté de préservation du patrimoine et innovation, réappropriation du lieu, adaptation aux nouveaux usages.

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Cet atelier est mené dans le cadre de la Plateforme prospective Habiter aujourd’hui et demain en Auvergne-Rhône-Alpes, initiée début 2017 et qui s’appuie sur la richesse des spécificités de notre territoire dans une perspective de transition écologique.

Découvrir la plateforme et ses travaux dans la rubrique action collective.