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Rénovation du siège du Crédit Agricole-Centre-Est

Le siège du Crédit Agricole Centre-Est (CACE) situé à Champagne-au-Mont-d’Or (69) est un projet de rénovation lourde et de profonde transformation d’un ensemble de bâtiments construits au milieu des années 80.

Cette « ré-architecture » du siège du CACE, est un projet immobilier qui se double d’un projet sociétal, répondant à de nouvelles attentes de bien-être et performance au travail, à de nouveaux enjeux environnementaux, et à une nouvelle vision de la place de l’entreprise dans son environnement. Le projet vise une triple reconnaissance environnementale et sociale : HQE Bâtiment Durable 2016 Niveau Excellent, BEPOS Effinergie 2013, Osmoz. (texte : Bouygues Bâtiment Sud-Est).

Cette visite de chantier réservée aux adhérents, avec inscription prioritaire des membres des actions co’ Réemploi et Réhabilitation, a réuni 15 participants. Elle a été précédée par une présentation du projet en salle, avec un focus sur la démarche d’économie circulaire.

Acteurs :

  • Crédit Agricole Centre Est (MO)
  • Archigroup et Atelier Thierry Roche (architectes)
  • Bouygues Bâtiment Sud-Est (constructeur)
  • Ingegroup (économiste)
  • DPI (BE Structure)
  • BETREG IG (BE désamiantage)
  • Addenda (BE HQE)
  • Katene (BE Fluides)
  • CEEF (BE Façades)
  • Wabi Sabi (paysagiste)
  • Medieco (ingénierie santé)
  • Génie acoustique (BE acoustique)
  • Siaf (BE VRD)
  • Minéka (Accompagnement Réemploi)

Adapter le bâtiment aux nouveaux modes de travail et l’ouvrir sur le parc

L’objectif était de transformer le siège social du CACE afin de l’adapter aux nouveaux modes de fonctionnement et de travail, plus collaboratifs et ouverts, et tournés vers la santé des usagers. Les salariés du Crédit Agricole ont ainsi été mis au cœur de la programmation du projet. Des ateliers d’enrichissement et d’inspiration ont été organisés fin 2016, auxquels ont participé une vingtaine de collaborateurs. Ces ateliers de travail autour de différents thèmes du Campus Crédit Agricole ont été mis en place pour construire le programme. Ainsi, le projet a évolué à toutes les phases grâce au travail de co-conception.

Par ailleurs, ce bâtiment conçu dans les années 80 ne disposait d’aucune vue sur le parc dans lequel il était implanté, pourtant très qualitatif puisqu’ayant été conçu par le même paysagiste que celui du parc de la Tête d’Or. Les démolitions, bien que limitées, ont permis de dégager des vues et de libérer le cœur du projet, afin de l’ouvrir vers le parc.

Un espace central « le hub » a été créé (espace d’accueil, restaurant, coffee shop, espaces de travail avec salle de réunion et de créativités…) permettant les rencontres et connecté aux 5 noyaux par des « racines ». Cette « place du village » répond à un besoin de centralité et de faire corps avec le parc.

Du rythme est apporté à l’aménagement des espaces bureaux pour casser l’alignement des couloirs, avec interrogation sur les espaces nomades « à la française », travaillés au niveau du hub et de chaque plateau, dans une optique d’épanouissement et de bien-être des salariés. Des espaces de convivialité seront créés, ainsi que des petits balcons ponctuellement. La maitrise d’ouvrage est accompagnée par le bureau d’ingénierie pour la santé du bâtiment, Médieco, qui a intégré dans la conception du projet les critères du label Osmoz.

La biodiversité est également un élément fort : site inscrit dans le cadre du réseau mondial de l’institut Vavilov (un réseau de jardins cultivant des semences oubliées), ruches réinstallées, nichoirs prévus....

Une ambition énergétique forte

Dès la programmation, le CACE se fixe un objectif de réduction des consommations énergétique de l’ordre de 80% par rapport à l’état initial et vise le niveau du label BEPOS Effinergie 2013. Les choix retenus en matière d’énergie (un mix chauffage urbain, géothermie, photovoltaïque) ainsi que l’isolation renforcée des bâtiments doivent ainsi permettre de diviser par 5 la consommation énergétique au m² et par 7 les émissions de gaz à effet de serre.

Les façades en structure béton préfabriqué ont été retravaillées, avec une isolation thermique par l’extérieur, un traitement de l’étanchéité à l’air et de l’acoustique, de nouvelles menuiseries et un bardage extérieur en aluminium composite. Les menuiseries sont équipées de screens extérieurs pour le hub et de BSO pour les bureaux. Des STD ont été réalisées d’autant que le bâtiment est très vitré.

15 puits géothermiques de 200 m de profondeur alimenteront le hub via des planchers chauffants et rafraichissants. Les bureaux, à l’exception des salles de réunion, disposeront de panneaux rayonnants, alimentés par le réseau de chaleur. Des panneaux rafraichissants équiperont les bureaux, alimentés par les groupes froids récupérés. Les réseaux de ventilation sont dimensionnés pour assurer un débit de 35 m3/h pour une bonne QAI.

Au total, 70% des besoins seront couverts par de l’énergie renouvelable grâce à 1900 m² panneaux PV installés sur les bâtiments existants.

Une maquette BIM a été réalisée, dans l’optique d’être utilisée pour l’exploitation/maintenance.

L’Economie Circulaire, un enjeu fort du projet

Une démarche de traitement des déchets ambitieuse a été instaurée sur site, le “Zéro Déchet Ultime”, qui consiste à prendre un maximum de mesures afin d’éviter la création de déchets superflus et l’enfouissement des déchets ultimes.

Le CACE a fait le choix de rénover le site existant et d’allonger la durée de vie de la structure du site (80% de la structure existante est conservée). Des structures locales spécialisées dans le domaine du réemploi ont été mobilisées. Dès la phase concours, Minéka a été contacté pour détourner des matériaux de la benne. Un prédiagnostic réalisé en juillet 2019 a permis d’identifier 19 matériaux. En juin 2020, le diagnostic a été mis à jour afin d’identifier les matériaux avec un fort potentiel de réemploi (matériel électrique, moquette, faux plancher, porte, dalle vinyle plastique..). 2 mois ont été nécessaires pour trouver des repreneurs (12 structures), les matériaux ont été fournis sous forme de don, en privilégiant les acteurs locaux. Les matériaux ayant trouvé repreneurs ont ensuite été déconstruits sélectivement, avec un stockage dans une zone tampon en sous-sol du site (site très sécurisé, hors d’eau). Deux jours de collecte ont été organisés avec des RDV organisés en raison du Covid. Au bilan, 436 t de matériaux ont été redistribués. Ce qui n’a pas été traité en réemploi est ensuite parti en filière de recyclage/valorisation.

Un travail a été mené avec le cureur pour distinguer ce qui pouvait être réemployé ou recyclé (exemple : plastique dur avec Cerdex). Un atelier de déconstruction hors site a permis que 1% seulement de la masse de façade parte en déchet amianté (joints) tandis que les menuiseries aluminium ont été recyclées (pas de plus-value pour le traitement de ces façades).

(texte BBSE et VAD)

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