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Usagers et quartiers durables

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La question des usages et des usagers des bâtiments performants est au cœur de nombreux colloques mais qu’en est-il des usages et modes de vie à l’échelle de l’îlot et d’un quartier ? Quelle place pour les usagers et les espaces collectifs ? Quels modes de vies et interfaces entre habitants et ces nouveaux quartiers ? Comment les modes de fabrication de la ville impactent et intègrent les usages et les usagers ?

Les expériences passées en termes de bâtiments et de quartiers durables, guidés par une course à la performance et une appétence à la technologie, interrogent le concepteur sur sa capacité à apporter des solutions, ou au contraire à entretenir un problème. Elles mettent en avant la nécessité de réinventer les façons de travailler ensemble et de porter une autre vision sociétale. La ville doit s’adapter aux nouveaux modes de vie et avant tout créer du lien. Cela nécessite de se donner du temps pour être plus en phase avec le corps social, mais aussi des moyens pour accompagner les nouveaux usages.

Des réseaux à l’œuvre

En 2015, année cruciale pour le climat avec la COP21, Envirobatbdm, l’ICEB, CO2D et VAD se sont interrogés sur leur rôle en tant que réseaux de professionnels investis dans le développement durable. Les réponses apportées sont multiples :
- envirobatbdm a organisé une commission d’évaluation BDM à Paris afin d’illustrer l’intérêt du travail collaboratif inter-métier.
- l’ICEB et CO2D promeuvent le « bâtiment frugal », pour lequel le bioclimatisme est poussé vers un passif adapté au contexte climatique, économique et social. Pensé aujourd’hui, il doit s’adapter aux contraintes de demain. Ces associations ont fait le constat qu’il est souvent nécessaire de faire un pas de côté par rapport aux certifications, normes et règles habituelles pour faire émerger des projets de qualité. Elles ont organisé un cycle de conférence sur le thème « Hors la loi pour dépasser la loi », couplé à un manifeste.
- VAD a réalisé un Tour COP21 s’appuyant sur son programme de manifestations et se clôturant par une conférence de bilan et de perspective.

Retour sur la fabrication et usages des écoquartiers

Dans son essai critique « Fabrication et Usages des écoquartiers », Vincent Renauld a cherché à confronter la vision des experts avec celle des usagers, par le biais d’enquêtes terrains menées sur des écoquartiers. Le constat est que la recherche de durabilité reproduit un rapport à l’usager peu innovant, lui demandant de s’adapter au bâtiment. Par ailleurs, les interviews de concepteur ont montré l’absence de vision sociétale voire utopique à l’échelle de la ville, avec un rapport au travail, à la famille, à la consommation identique à ce qui était proposé par le passé. On observe aussi sur ces quartiers une rupture entre les dispositifs techniques et les usages, pouvant être liée à notre système économique où l’innovation ne serait vue que comme perspective de croissance. Tout changement technique nécessitant un changement d’usage et de métier, un axe de progrès serait de repenser le rythme d’évolution des dispositifs, moins rapide mais plus en phase avec le corps social.

Frugalité joyeuse

Ceux qui dessinent la ville ne sont plus ceux qui les vivent et il est légitime de s’interroger sur l’humanité crée pour cette nouvelle génération. A l’échelle de la ville, deux mouvements se confrontent : le transhumanisme et la frugalité joyeuse. Par le concept de sérendipité, c’est-à-dire la gestion créative de l’inattendu, il est possible de proposer des lieux constituant un terreau fertile à une aventure humaine, à l’image des tiers lieux. Ceux-ci sont destinés à être des espaces physiques ou virtuels de rencontres entre personnes et compétences variées qui n’ont pas forcément vocation à se croiser. Ils permettent de créer du lien et de ré-enchanter la ville.

Manifestation dans le cadre du TOUR VAD COP 21.