Un temps d’échange entre intervenants et participants ont permis de traiter les points suivants
- Apports de l’ACV pour limiter l’impact environnemental des produits (écoconception, process industriel...)
- Stratégie en termes d’élaboration de FDES
- Impact sur l’organisation de l’entreprise (recrutement, compétence...)
- Prescription et transmission au décideur
- Mise en perspective avec la future RE2020...
Rappel sur l’ACV
L’objet de l’ACV est de mesurer les échanges entre biosphère et technosphère.
La réalisation d’ACV permet de guider les choix, selon plusieurs indicateurs d’impacts (GES, consommation d’eau, énergie primaire totale…).
Les phases du cycle de vie sont les suivants (suivant norme EN 15804)
- A1-A3 : Etape de production
- A4-A5 : Etape de construction
- B1-B7 : Etape d’utilisation
- C1-C4 : Etape de fin de vie
- D : Bénéfices au delà des frontières du système
Les émissions de gaz à effet de serre sont évaluées suivant 3 scopes
- SCOP 1 : prend en compte les émissions directes générés par le site industriel (c’est en grande partie la consommation électrique du site)
- SCOP 2 : prend en compte les émissions indirectes associées à la production d’électricité ou de chaleur importée par l’usine
- SCOP 3 : prend en compte les autres émissions indirectes (approvisionnement, transport…)
Évolution des pratiques
Il y a deux ans, un service Développement Durable a été mis en place au sein de Placo/Isover/Isonat France autour des sujets d’ACV, de contenu chimique des produits, de stratégie neutralité carbone et de recyclage. Ce service comprend 10 personnes. Cela implique la création de nouveaux métiers et de nouveaux profils ont été recrutés. L’ACV est le « juge de paix » (voir même un outil de pilotage) qui objective les performances d’un produit, via les FDES certifiées. De nouveaux postes vont se créer car une FDES doit être mise à jour tous les 5 ans ; par ailleurs, de nombreuses FDES individuelles vont être réalisées ainsi que des FDES Système.
Comment limiter l’impact environnemental des produits ?
Les 3 facteurs d’empreinte de Weber sont les émissions de GES, la consommation de matières première et la production de déchets.
Des travaux de recherche et développement sont menés pour pour réduire les émissions et améliorer l’impact environnemental des produits.
Un travail d’éco-conception est mené pour modifier « les recettes ».
Pour réduire les impacts, il faut également choisir les meilleurs fournisseurs de matière première, avec l’appui des FDES et identifier des produits issus de sous-produits grâce à la R&D (travail de caractérisation + aspect administratif). A Nancy, des cendres de biomasse, issues des lignes de production de colles à carrelage et de mortiers, sont utilisées en substitution partielle du ciment. Cela nécessite de tester à chaque fois les cendres (pas de normalisation). Concernant le ciment, il représente un poids de 765 kg de CO2 par tonne produite. Or, il est possible actuellement d’obtenir une réduction des émissions de CO2 de l’ordre de 200 kg de CO2 par tonne.
L’enjeu est également de mieux récupérer la matière, ce qui implique de ne pas mélanger les matériaux au démontage. Actuellement, les plaques de plâtre et la laine de verre peuvent être recyclés (le recyclage passe par l’intégration de matière premières secondaires).
L’écologie industrielle, qui permet de récupérer et valoriser de la chaleur fatale (chaleur issue d’un procédé) nécessite d’avoir un maillage partenarial solide. Une étude est en cours à l’usine Isover d’Orange et ce sujet est en réflexion à Paris (utilisation de carrières souterraines de plâtre pour de la géothermie), mais la chaleur fatale n’est pas toujours assez chaude pour être réintroduire ailleurs.
Quelques soient les évolutions réalisées sur les produits, il s’agit de vérifier que ceux-ci sont conformes du point de vue sanitaire (pas d’émanation) et qu’ils répondent aux besoins du marché, en particulier en termes de performance.
Quel impact de la RE2020 ?
La RE2020 permet plus de transparence sur la réalité des impacts environnementaux des matériaux et permet de pour pousser tous les acteurs, dont les fabricants, à être plus vertueux. Elle permet le développement de produits biosourcés, une montée en gamme. Elle aura un impact sur l’environnement de chantier, avec des partenariats sur la préfabrication.