Visite

Filières locales & frugalité - la pierre d’Hauteville

Cycle « Réhabilitations frugales » #3 - visites de filières locales - Ain

Ville & Aménagement Durable poursuit son cycle « Réhabilitations frugales » proposé en partenariat avec le collectif de la Frugalité heureuse & créative. Pour cette 3e édition qui s’est tenue du côté de l’Ain, VAD s’est entouré de son partenaire Rhônapi - Auvergne-Rhône-Alpes Pierres Naturelles pour emmener les membres du réseau découvrir la filière locale de la construction pierre.

Pour mieux connaître cette filière, Guinet-Derriaz a accueilli les participants pour une visite de sa carrière d’extraction de pierre locale sur le plateau d’Hauteville (01).

Nous avons ensuite été accueillis dans une salle de la commune de Hauteville où différentes interventions ont permis de faire le lien entre ressources locales et frugalité : présentation du livre Architecture frugale - 20 exemples de réhabilitations en Auvergne-Rhône-Alpes et de ses partenaires, de la filière pierre par Rhônapi et des livres Hauteville – La pierre sur un plateau et L’extraordinaire histoire des carrières de Villebois & de Montalieu.

Un déjeuner a permis de favoriser les échanges entre professionnels, autour des différents sujets évoqués dans la matinée, avant de terminer par la visite de l’usine de transformation du matériau située à Porcieu-Amblagnieu.

Synthèse :

La carrière de Hauteville

Autorisation d’exploitation :

L’exploitation d’un carrière nécessite d’avoir une autorisation préfectorale. Cette demande peut prendre entre 2 et 5 ans, voire 10 ans. La DREAL gère le dossier qui est déposé à la Préfecture. L’autorisation court ensuite pour 15 à 30 ans, avec des contrôles réguliers de la DREAL.

Histoire de la carrière de Hauteville :

Le premier acte notarié qui fait état d’une carrière officielle à Hauteville date de 1835.
Pour plus d’informations sur la carrière de Hauteville, voir le livre écrite par Alain Metge Hauteville – La pierre sur un plateau, qui retrace l’histoire de la carrière en lien avec l’économie du plateau.

Composition du sous-sol :

Une première couche impropre à la pierre marbrière est à décaisser. Cette strate s’appelle la « découverte ». Ici elle a une épaisseur de 6 m, ce qui est assez faible car la découverte peut être plus épaisse, de l’ordre des 10 m.
Vient ensuite le lit de pierre, avec différentes strates, avec une pierre de Hauteville claire sur 6m50, puis une pierre de Hauteville jaune sur 4m50.
Les différents bancs sont classifiés par lettres, du plus superficiel au plus profonds :

  • A, pour la pierre massive
  • B, pour la pierre massive, pierre de taille
  • C, pour un usage polyvalent
  • D, plus clair

Extraction de la pierre :

La pierre est sciée à la verticale à l’aide d’une haveuse qui peut couper jusqu’à 6m50. Une fois une première bande sciée, il s’agit de faire tomber celle-ci à l’aide de coussins pneumatiques introduits dans la faille créée, et qui vont permettre de pousser la section sciée en gonflant à 40 cm. Un matelas constitué de pierres concassées est préalablement préparé, afin d’amortir la chute.
Avant la haveuse, une foreuse était utilisée pour forer un trou tous les 10 cm, puis de la poudre noire était utilisée pour séparer la section à extraire.

600 m3 sont extraits de la carrière chaque mois, ce qui correspond à 60 camions transportant 10 m3. Un camion peut transporter jusqu’à 25 à 28 t maximum. A noter une forte augmentation de la production ces dernières années.
Sur un trou de 100 m3, 20 m3 de blocs massifs seront produits. Le reste sera concassé ou trouvera un autre usage, rien n’est perdu.

Spécificités de la pierre de Hauteville :

Le marbre est une pierre calcaire qui est allée en profondeur et a subi des fortes pressions et des températures très élevées. La pierre marbrière de Hauteville est très dure. Elle est ainsi appropriée pour les aménagements extérieurs par exemple. C’est un avantage, mais cela demande plus de temps à la coupe : 1 h pour un équarrissage par exemple, ce qui représente un coût plus important.
Les blocs standards sortent avec des dimensions de 2m60 à 2m70, ce qui leur permet de passer sur toutes les machines.
Certains blocs issus de la carrière ont la spécificité d’être bicolores : on les appelle blocs « bayadères ».

Usine de transformation Guinet-Derriaz de Porcieu-Amblagnieu

La pierre de Villebois :

Elle est extraite depuis 45 av. JC. En 1912 vient s’implanter dans la région le carrier Derriaz, avant de devenir l’entreprise Guinet-Derriaz actuelle.
Retrouvez plus d’information sur Guinet-Derriaz sur leur site internet.

La pierre de Villebois présente des veines ouvertes, appelées stylolites.
Aujourd’hui, la pierre de Villebois n’a plus de gisements dans l’Ain. Il reste quelques gisements dans l’Isère.

Transformation de la pierre :

L’un des intérêts de la transformation et de pouvoir maîtriser la finition de la pierre, par l’application de résine, la réalisation d’un adouci, etc. Le choix de la finition est primordial pour la mise en œuvre de la pierre, notamment en ce qui concerne les aménagements d’espaces publics pour lesquels une glissance minimum de 40 est recommandée.
Il s’agit également de débiter les éléments aux dimensions demandées, selon les commandes, et aux épaisseurs standards. Par exemple, des dalles de 5 cm sont produites pour de l’aménagement extérieur, et des dalles de 2 cm sont réservées à l’aménagement intérieur.

Déroulé :

8h45 – Accueil sur site
9h15 – Visite de la carrière de Hauteville
11h – Temps en salle pour présentations :

  • Livre Architecture frugale – 20 exemples de réhabilitations en AuRA
  • Filière pierre naturelle, par Rhônapi
  • Livres Hauteville - La pierre sur un plateau et Extraordinaire histoire des carrières de Villebois et de Montalieu, par Alain Metge
  • Débat animé par le collectif Frugalité heureuse & créative

12h – Repas
14h30 – Visite de l’usine de Porcieu-Amblagnieu
16h – Fin du RDV


Voir en ligne : Plus d’informations sur le pierre de Hauteville, sur le site internet de Guinet-Derriaz