Atelier

Réemploi

Avec près de 42 millions de tonnes de déchets issus du secteur du bâtiment produits annuellement en France, la pratique du réemploi doit être amplifiée !

Cet atelier, qui a réuni plus de 70 participants, a permis de :

  • disposer de retours d’expériences de projets de réemploi de matériaux de construction
  • de prendre connaissance d’outils disponibles et de la dynamique actuelle
  • de réfléchir collectivement à la mise en place d’un écosystème favorable au réemploi en Auvergne-Rhône-Alpes.

Programme :

  • Eléments de contexte, par VAD
  • Retours d’expériences de projets de réemploi
    • Curage sélectif d’une rénovation d’un hôtel à Strasbourg, par Camille Bertin, ELAN
      (diagnostic ressources, identification de filières et du potentiel de réemploi ex situ ou in situ, intégration de préconisations dans les CCTP et suivi de l’exécution des travaux)
    • L’Autre Soie, par William Lafond, GIE Est Habitat et Guillaume Parizot, EODD
  • Créer l’éco-système favorable au réemploi en Auvergne-Rhône-Alpes - leviers d’actions :
    • Mobilisation de la filière professionnelle et actions collectives : Témoignages « flash » sur les actions menées par le Centsept (Laboratoire Economie Circulaire & BTP), la CAPEB, le CIRRID (Animateur du Réseau ECLAIRA - la Réseau de l’Economie Circulaire en AuRA), AURA-EE (Projet Condereff - gestion des déchets du secteur du bâtiment et des travaux publics)
    • Outils disponibles (présentation et premier bilan) : BOBI Réemploi, Made in Past (entreprise spécialisée), Mineka (plaforme de stockage), Re.Source et Cycle up (plateforme numérique)
    • Echange avec les participants
  • Déjeuner réseau

En bref

Premiers retours d’expérience
Deux opérations sont présentées : le curage sélectif d’un hôtel à Strasbourg (diagnostic ressources, identification de filières et du potentiel de réemploi, intégration de préconisations dans les CCTP…) et la démarche de déconstruction/reconstruction sur l’Autre Soie. Pour cette 2e opération, une exemplarité en termes de réemploi est recherchée. L’équipe d’AMO réemploi a ainsi estimé qu’un volume de 900 tonnes de déchets pouvait être réemployé sur les 10 000 tonnes générées par les démolitions.
Des outils pour répondre aux besoins des acteurs Pour accompagner cette mutation des pratiques, des outils se développent : entreprises spécialisées, plateformes numériques et physiques, cartographies d’acteurs. L’EPFL de la Savoie, opérateur foncier générant de nombreuses démolitions, a également témoigné de la mise en place d’une mailing-list permettant d’informer des artisans de la disponibilité de matériaux issus de ses chantiers. Les artisans peuvent ainsi venir chercher le matériau sur site avant la démolition.

Un autre regard sur le réemploi
Les principales préoccupations exprimées ont porté sur la traçabilité des matériaux et la valeur économique du réemploi (coût des matériaux, de la collecte, des études). La capacité de la maîtrise d’œuvre à concevoir avec ces produits a également été discutée (le projet doit s’adapter à la matière). D’une manière générale, une acculturation de l’ensemble de la filière est indispensable pour ne pas cantonner le réemploi à une mission d’expert.

Structuration de la filière
Face à cette dynamique naissante, les participants ont souhaité que VAD reproduise ce type d’événement (en intégrant à la réflexion le réemploi dans les espaces publics) et soit en appui à la fédération de groupes d’acteurs locaux. Un groupe de travail réemploi permettra également de multiplier les actions, tout en capitalisant sur les retours d’expérience des autres territoires.

Elements de contexte

L’atelier fait suite à un état des lieux des pratiques et besoins des professionnels sur le sujet du réemploi des matériaux de construction réalisé par VAD en mai (cf. action collective Réemploi). Celui-ci met en avant une forte demande de la part des professionnels de développer le réemploi, en particulier de se professionnaliser, d’être moteur dans la démarche et d’accompagner la filière, le réemploi étant associé à de nombreux bénéfices (environnementaux, en termes d’emploi, social…). Des questionnements existent (marchés publics, assurance, logistique, temporalité…), mais des initiatives et retours d’expériences émergent (projets à l’échelle du bâti ou d’un territoire, comme à Plaine Commune, plateformes physiques et numériques, écosystèmes locaux comme à Chambéry...), associés à des bonnes pratiques (association du Bureau de contrôle le plus en amont possible, réalisation de CCTP ’à trou’, création d’un ’lot réemploi’, guide technique, élaboration d’un référentiel...), le facteur clé étant la mise en réseau et la fabrication de synergies. Par ailleurs, les professionnels ont fait remonter les besoins suivants afin de monter en compétence sur ce sujet et accélérer le déploiement de cette thématique : sensibilisation des acteurs, information et conseil, mise en relation de l’offre et de la demande, cartographie des acteurs, partage et diffusion des retours d’expériences, travail collaboratif, coordination, lobbying.

Votre contact : Claire Vilasi