Exposition & Cycle Frugalité - 12 janvier au 19 mars 2022

Date : 12 janvier 2022
La Plateforme (9 place de Verdun, Grenoble)

Pierre André Juven, adjoint au maire en charge de l’urbanisme et de la santé à la Ville de Grenoble a introduit cette soirée en rappelant l’importance de changer nos modes de faire la ville, et ce, notamment en lien avec les enjeux de santé à l’échelle de l’urbanisme. Puis Véronique Dufour, Directrice de VAD a présenté la genèse de l’exposition, fruit du travail partenarial entre différentes structures porteuses du OFF du DD et a proposé aux participants une visite commentée de cette dernière. Un beau moment pour découvrir les 10 thématiques, les typologies de projet, l’évolution des propositions au fil du temps (10 ans de OFF du DD) et quelques projets locaux.
>>Retrouver ici le catalogue et la fiche technique de l’exposition<<

Date : 10 Février 2022
Intervenants : Florian GOLAY, Architecte et Jérôme, habitant du Clair du Quartier.

Origine du projet
En 2011, la ville de Grenoble lance un appel à projets innovants pour l’habitat sur une parcelle des Eaux-Claires. Pour y répondre, un groupe de familles se constitue autour d’un projet d’habitat participatif (en lien avec l’association HABILES)
Février 2012, la mairie délibère, le projet est validé. Le tènement leur sera cédé sous réserve de validation du Permis de Construire.
C’est le début d’un long travail de co-conception pour les 5 familles et la maîtrise d’œuvre pour mener à bien ce projet d’habitat autrement !

Initialement la parcelle (un ancien jeu de boules) était destinée à la construction de logements sociaux, mais de nouvelles règles dans le PLU compliquent le modèle économique pour ce type de maîtrise d’ouvrage.
Le groupe accompagné de l’architecte et du Bureau d’Etudes (BE) jouent le tout pour le tout ! Ils modélisent le gabarit maximum autorisé par le PLU et travaillent ensuite les creux et les pleins pour que chaque élément du programme trouve sa place. Cette architecture est donc le fruit de la volonté, portée par la Ville, de retrouver au sein de ce quartier, le caractère disparate du faubourg.
Mais, il a fallu trouver des compromis au sein du groupe :

• réduire les superficies espérées pour chacun des logements (uniquement des T4 de 70 à 90 m²)
• les vues, orientations, balcons, étage et autres spécificités de chacun des logements
• prêt collectif, niveaux des finitions, chantiers participatifs pour réduire les coûts etc.

Dans les forces du groupe on note la diversité des profils. Tous ont su mettre à profit leurs compétences pour contribuer à l’organisation de la conception, du chantier, à la mise à disposition d’outils de partage et de communication interne, à l’élaboration du budget, au suivi du chantier… chacun a pu trouver sa place dans ce projet.

Le mode constructif est hybride…
Mixte bois (murs ossature bois), béton (refends et planchers) et armature métallique. Ce squelette de métal, quoique complexe à modéliser et à mettre en œuvre, permet d’éviter des poteaux dans les logements et ainsi d’optimiser l’aménagement intérieur. La cage d’escalier se veut comme le lien entre la rue, le logement et le jardin. On y retrouve à chaque étage, fleurs, rangements, meubles qui en font des lieux de vie au quotidien.

Le projet
Un habitat participatif et écologique avec des espaces (jardin, studio, terrasse), des équipements (laverie, chaudière, voiture) mutualisés et une salle commune. Le ballon d’eau chaude sanitaire de 300 L suffit pour répondre aux besoins de ces 5 foyers. Tous les logements sont équipés de toilettes sèches à séparation (couplées au système de VMC adapté)

Pour ancrer l’habitat sur le territoire et être un acteur de changement et de découverte au sein du quartier, la salle commune est vitrée côté rue, comme une invitation à y venir et propose une programmation ouverte à tous.
Parmi les retours d’expérience, on notera que la VMC classique installée dans la salle commune ne suffit pas à l’activité concert qui est récurrente.

Cette visite à l’accueil fort sympathique permet de poursuivre les échanges sur l’habitat participatif (avantages du mutualisé et contraintes d’une « colocation »), taille des espaces de vie, gestion interne des demandes, valorisation du projet et vie du projet social et culturel, choix de rester « urbains » etc. Tant de questions au cœur des débats sur l’habitabilité des villes, l’importance du végétal et des espaces extérieurs, l’ancrage dans un quartier etc.

Plus d’informations sur : site Florian Golay Architecte ou site du collectif d’habitants.

Habitat AuClairDuQuartier FlorianGolayMOE C NicephoreTsimbidaros

Date : 17 février 2022
Maison de l’Architecture (4 place de Bérulle, Grenoble)
Avec la participation de Thomas Braive (architecte - Atelier de la place), Sébastien Fabiani (architecte - NA ! Architecture), Mehtab Sheik Badordine (architecte - NA ! Architecture) et Vincent Rigassi (architecte - RA2 associés). En présence d’élus et d’acteurs de la maîtrise d’ouvrage.
Modératrice : Noémie Guimbard, architecte, membre du CA de la m’A Isère.
+ d’information sur le site de la MA’38

Date : 3 mars 2022
Salon d’honneur - Hôtel de Ville (11 boulevard Jean Pain, Grenoble)
Intervenants : Alain Bornarel, gérant émerite chez TRIBU SCOP et coauteur du manifeste de la Frugalité heureuse et créative, Bernard Blanc, adjoint au maire de Bordeaux en charge de l’urbanisme résilient et Solveig Debrock pour le groupe local Frugalité heureuse & créative AuRA
Une conférence animée par Guillaume Parizot, Directeur Métier Construction Durable, EODD et membre du conseil d’administration de VAD

Un cycle frugalité sans la « Frugalité heureuse & créative » ce n’aurait pas eu de sens ! Cette conférence permet de découvrir les fondements du mouvement avec le Manifeste pour une Frugalité heureuse & créative, l’organisation des rencontres de la Frugalité et aujourd’hui les publications collective (Commune frugale, mars 2023, Dunod). Le mouvement se décline à l’échelle territoriale avec le regroupement, sous forme de collectifs locaux, des signataires du Manifeste. Qui sont-ils ? Quelles actions portent-ils collectivement ? Mais aussi localement en s’associant aux acteurs du territoire ? Ce fil, né du manifeste essaime … Et c’est Bordeaux qui se lance dans la mise en place d’un label « bâtiment frugal bordelais ». Moyens mis en œuvre pour élaborer un label, compromis, contenu, et déploiement sont à découvrir.

Introduite par Pierre-André Juven cette conférence était l’occasion de (re) découvrir le mouvement pour la Frugalité Heureuse & Créative à travers 3 regards, 3 personnalités.

Alain Bornarel, gérant émérite chez TRIBU SCOP et coauteur du manifeste de la Frugalité Heureuse & Créative (au côté de Dominique Gauzin-Muller et de Philippe Madec) a partagé son enthousiasme vis-à-vis de la dynamique autour de la frugalité.
Du manifeste à 3, aujourd’hui il y a plus de 14 000 signataires à travers le monde et des groupes locaux qui le parsèment.
Pourquoi la frugalité ? « Frugal vient de frux, le ‘fruit’ en latin. La frugalité est la ‘juste récolte des fruits de la terre’ selon l’acception du philosophe romain Apulée. Elle est bonne quand elle est mesurée, heureuse pour la terre, qui demeure indemne, et pour les êtres qui la font, justement rassasiés. Elle est une ambition éthique des concepteurs et de réalisateurs de l’établissement humain pour qui la ressource (sa protection, son bon usage) s’avère un enjeu essentiel. » (Extrait de Commune Frugale, La révolution du ménagement, Actes Sud)

Les Rencontres de La Frugalité sont le lieu et le moment pour partager, débattre, faire connaitre, se connaitre et imaginer ensemble comment essaimer des pratiques responsables. C’est aussi l’occasion d’enrichir le manifeste initial, en intégrant depuis, la dimension territoire.
L’ouvrage Commune Frugale illustre ce travail collectif (ouvrage écrit à 2 fois 88 mains) mené autour du ménagement, avec la commune comme échelle politique appropriée pour l’action collective. A travers 4 engagements et 30 principes cet ouvrage invite au choix, et choisir c’est renoncer :

• ménager / ne plus aménager
• (s’)engager / ne plus administrer
• contenter / ne plus consommer
• réhabiliter / ne plus construire

L’ancrage territorial du mouvement se traduit par la création de groupes locaux tel que le groupe AuRA dont Solveig Debrock fait partie.
En Auvergne-Rhône-Alpes plusieurs sous-groupes territoriaux se sont créés (autour des 1400 signataires sur 11 départements) et s’organisent pour diffuser les valeurs de la Frugalité Heureuse & Créative. Parmi les actions menées on retrouve : l’alimentation de la cartographie des ressources (matérielles, humaines et d’accompagnement), agir sur la formation des futurs bâtisseurs, sensibiliser le grand public pour développer un imaginaire collectif heureux, mener des actions ciblées à destination des élus.
Dans le but de diffuser plus largement ces valeurs, de faire connaitre les expériences et d’enrichir le débat, le collectif local s’associe à Ville & Aménagement Durable, centre de ressources aménagements et construction durable régional, pour organiser visites, débats et outils de sensibilisation (la FrugaQUoi ?!).

Sur Bordeaux, la frugalité se décline en référentiel.
Bernard Blanc, adjoint à l’urbanisme résilient et ancien directeur d’Aquitanis (bailleur social) nous partage son cheminement de maître d’ouvrage engagé à élu moteur de l’action. Pourquoi choisir le bâtiment frugal bordelais et non pas un bâtiment durable ? Basse consommation ? Passif ? Bas Carbone ? Et bien tout simplement parce que ce qui se construit aujourd’hui n’est pas à la hauteur des enjeux auxquels nous faisons face et que l’approche frugale est multicritères, transversale !

Mais cela n’a pas été sans difficultés, il a fallu stopper toutes les demandes de PC en attendant que le projet prenne forme. Fruit d’un travail de 6 mois avec les bureaux d’études TRIBU et 180 degrés Ingénierie, le référentiel Bâtiment Frugal Bordelais est lancé.
Il s’articule autour de 3 grandes dimensions :

• le bâti et l’enveloppe (notamment pour gérer le confort d’été)
• le retour des matériaux locaux (un rayon d’approvisionnement de 200km et une préférence pour les matériaux bio et géosourcés)
• l’habitabilité (1 espaces extérieur généreux par logement, un espaces vert partagé par îlot, des logements traversant pour favoriser la ventilation naturelle)
  Et des grands principes :
• privilégier la réhabilitation plutôt que la construction
• impliquer les habitants / usagers dans la conception
• « faire mieux avec moins »
• bienveillance avec le territoire d’accueil
• adaptation au contexte de demain
  Il se décline autour de 42 ambitions dont 22 constituent le socle pré-requis, les autres étant des possibilités laissées au porteur de projet pour obtenir un niveau de performance plus ou moins important (selon 3 niveaux).

Ce référentiel ayant vocation à être intégré au PLU de la ville de Bordeaux, il est actuellement en test sur une dizaine d’opérations (1200 logements dont plus de 40% de logements sociaux, des bureaux et équipements soit plus de 80 000 m² surfaces plancher).

Une fois l’expérimentation menée, le référentiel pourra éventuellement évoluer pour répondre aux difficultés / facilités de mise en œuvre par les opérateurs. Le label est attribué provisoirement au PC et n’est validé qu’à la livraison dans le cadre d’une réunion impliquant les habitants / usagers.

A travers ces paroles, Bernard Blanc nous montre le niveau d’ambition porté par la ville de Bordeaux pour une nouvelle approche, frugale, de l’acte de bâtir et d’aménager. Des moyens nécessaires pour concevoir et déployer cette démarche sur le territoire : temps, retours d’expériences, matière grise, implication de tous, et une volonté politique affirmée !

Pour en savoir plus vous pouvez suivre l’actualité sur le site de la ville de Bordeaux ainsi que télécharger les cahiers LOGEMENT et TERTIAIRE.

Date : 10 mars 2022
Intervenants : Fabrice Galloo, architecte (FLLOO), M^me Viguié, directrice de l’EAJE et Margaux Lebecque, FIBOIS 38

La visite commentée s’est articulé autour du projet d’implantation, des caractéristiques techniques (caisson bois préfabriqués), des choix en terme d’aménagements intérieurs (matières, formes, matériaux faiblement émissifs) et a été complété par le retour d’usage de la directrice. En parallèle, nous avons proposé un temps d’échange avec FIBOIS 38 autour du bois dans la construction (bois locaux, filière, principaux usages du bois etc.)

La première action de l’équipe de FLLOO Architecture & Urbanisme a été de requestionner la commande du maitre d’ouvrage. En effet, l’emplacement prévu pour la crèche était sous un plot de logement au sein de l’îlot. FLLOO Architecture & Urbanisme a proposé de concevoir un équipement indépendant, marqueur, au sein d’une place publique qui crée le lien entre les différents logements, accès mais aussi l’école primaire.

C’est donc sur cet espace public que notre groupe se retrouve. Nous pouvons y apprécier les usages qui fourmillent, les vues (notamment sur le grand paysage), les cheminements aménagés pour que tous convergent sur cet espace et, bien évidemment, l’architecture singulière de l’EAJE du Chatelet.

Nous profitions de ce temps pour discuter, échanger et bénéficier d’une rapide présentation de FIBOIS ISERE autour des chiffres clés de la filière bois sur le département, des différentes essences présentes, de l’évolution des forêts, des usages, et des certifications / labels autour du bois construction.

Parfaite transition pour Fabrice Galloo (FLLOO Architecture & Urbanisme), puisque la crèche est intégralement conçue en ossature bois et la charpente réalisée en bois massif. L’ensemble des bois est issu des filières « Bois des Alpes » et une grande partie du projet a été préfabriquée (un des avantages de la construction bois) pour répondre à des contraintes de timing.

Puis notre groupe est accueilli par M^me Viguié, directrice de l’EAJE, qui nous fait part des choix fait en matière d’aménagement intérieur grâce à l’implication des usagers en amont. On découvre donc :

• des espaces de change communs à 2 unités et vitrés : mutualisation des équipements sanitaires, du matériel, apport de lumière naturelle et praticité pour les équipes ;
• des casiers « traversants » en cloison, qui permettent aux parents et aux équipes d’accéder aux affaires de l’enfant depuis l’entrée pour les parents, l’unité pour les encadrants ;
• une organisation en « long », les unités en premier, les espaces d’activités puis les zones techniques (cuisine, laverie etc.) dans le fond à proximité des accès de service ;
• un espace extérieur équipé de jeux, mais très minéral ! Toutefois, malgré cette volonté de proposer un espace plus végétalisé, « naturel », la directrice admet que les normes de sécurité et les parents d’enfants ne vont pas toujours dans le sens de ce choix !

Plus d’informations sur : site FLLOO Architecture & Urbanisme.

EAJE Chatelet - Fabrice Galloo - FLLOO Architecture & Urbanisme

Date : 17 mars 2022 de 13h à 14h/14h30
La Plateforme (9 place de Verdun, Grenoble)
Au programme :

1. Echauffons-nous à la frugalité - Inspiré du times’up ce jeu vous permettra de (re)découvrir les mots de la frugalité
2. En quoi ce projet vous semble frugal ? - Sur la base de quelques références, vous serez amené à échanger et débattre sur les composantes de la frugalité
3. Débat mouvant & échanges : Faut-il arrêter de construire ? Faut-il remettre en cause notre niveau de confort ?
   Intervenants : Julie Klein (Basa architecture), représentante du collectif Frugalité heureuse & créative AURA

Au cœur de la Plateforme, nous profitons de ce temps pour présenter l’exposition « 10 ans d’architecture frugale, le Best OFF du DD » avant d’amorcer les échanges autour de la frugalité.
Quoi de mieux qu’un petit jeu pour se mettre en jambe et s’apprivoiser. Inspiré du Times’Up, nous lançons une partie de la FrugaQuoi ?! autour du champ lexical de la frugalité. Les faire deviner, les mimer nous aide à les appréhender sous différents angles d’approches et ainsi, les font rentrer dans notre quotidien.
Nous poursuivons avec une autre animation : « En quoi ce projet vous semble frugal ? » L’objectif n’est, bien évidemment pas, de stigmatiser les projets mais plutôt d’appréhender les facettes de la frugalité et d’enclencher les débats autour du logement diffus, de la végétalisation, des matériaux locaux, des savoir-faire, du territoire.
Cette rencontre se termine avec un temps d’échange libre autour du collectif Frugalité Heureuse & Créative AURA : ses membres, ses actions, comment le rejoindre, quel niveau d’implication etc. sont autant de questions qui sont abordées.